Religion, éducation et politiques publiques
L’étude scientifique de la religion et de l’éducation au Canada est un champ interdisciplinaire en croissance comprenant un éventail de sujets tels que l’enseignement religieux, les relations entre Église et État, la formation des enseignants, le contenu des programmes et les questions liées à l’enseignement au sujet de la religion comme objet d’étude. De la même manière, nombre de jugements de la Cour Suprême du Canada ont façonné et continuent de remodeler les politiques publiques autour des enjeux complexes de la religion et de l’éducation dans ce pays multiculturel. Ces jugements ont porté sur des sujets aussi divers que la liberté de religion, les associations parentales, les discriminations, le financement public, ainsi que sur des questions plus larges liées au paysage évolutif de la diversité religieuse au sein de la nation. Par exemple, dans le jugement historique Multani c. Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (2006), le refus qu’un élève sikh porte un kirpan à l’école publique a été déclaré une violation de la liberté religieuse. Dans le cas SL c. Commission scolaire des Chênes (2012), le programme québécois obligatoire d’éthique et de culture religieuse a été remis en cause par des parents cherchant à exempter leurs enfants de ce programme. La Cour a rejeté cette demande d’exemption au motif que l’apprentissage de la diversité religieuse ne lésait pas les élèves, et ne portait pas non plus atteinte à la liberté de religion des parents ou des enfants. Les écrits antisémites d’un professeur d’école publique dans Ross c. Conseil scolaire du disctrict n°15 du Nouveau Brunswick (1996) ont attiré l’attention sur la question de la discrimination religieuse, et ont abouti au retrait de l’enseignant de sa classe. Dans une autre affaire clé, Adler c. Ontario (1996), les requérants, issus de traditions religieuses minoritaires, ont contesté sans succès la constitutionnalité du financement public exclusif des écoles catholiques de l’Ontario. Bien que cette liste ne soit pas exhaustive, elle met en évidence l’éventail des défis juridiques sur l’éducation et la religion qui sont parvenus jusqu’à la plus haute instance juridique canadienne.