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Opinions, croyances et attitudes religieuses

Opinions, croyances et attitudes religieuses au Canada

Croyances sur quoi et par qui ?

Lorsque l’on parle d’opinions, de croyances et d’attitudes religieuses au Canada, de quoi s’agit-il ? De Dieu ? De la vie après la mort ? Du sens et du but de la vie ? Des partis politiques ? Des questions sociales ? En outre, de qui parlons-nous ? Des personnes qui s’identifient à une religion et de celles qui ne s’identifient pas à une religion ? De ceux qui s’identifient à des traditions religieuses différentes ? Il est important de se poser ces questions car des opinions, des croyances et des attitudes religieuses très différentes apparaissent en fonction du sujet et du groupe en question. Les paragraphes suivants comparent les "affiliés religieux" (c’est-à-dire ceux qui s’identifient à une religion) et les "non-religieux" (ceux qui ne s’identifient pas à une religion) sur toute une série de sujets.

Croyances religieuses ou spirituelles

Les croyances religieuses ou spirituelles varient selon que la personne est affiliée ou non à une religion. Par exemple, une enquête menée en 2006 par CROP Inc. montre que les personnes religieusement affiliées sont plus susceptibles de croire au paradis (77 %), aux miracles (72 %) ou à l’enfer (49 %) que les personnes non religieuses (paradis : 32 % ; miracles : 42 % ; enfer : 18 %). Dans son livre Resilient Gods, Reginald Bibby (2017) démontre que 97 % de ceux qui "embrassent la religion" croient "certainement" ou "pensent" croire en Dieu ou en une puissance supérieure, contre 34 % de ceux qui "rejettent la religion". En outre, 93 % de ceux qui "embrassent la religion" soutiennent que Dieu se soucie d’eux personnellement contre 19 % de ceux qui "rejettent la religion".

Importance des convictions religieuses ou spirituelles

Comme on pouvait s’y attendre, les données de l’Enquête sociale générale de 2010 révèlent que les personnes qui sont affiliées à une religion sont plus susceptibles de dire que les croyances religieuses ou spirituelles sont importantes pour elles. Parmi les personnes qui déclarent être affiliées à une religion, 40 % affirment que les croyances religieuses ou spirituelles sont très importantes, 35 % qu’elles sont assez importantes, 16 % qu’elles ne sont pas très importantes et 9 % qu’elles ne sont pas du tout importantes. Ces chiffres contrastent avec ceux qui déclarent ne pas avoir d’affiliation religieuse : 15 % indiquent que les convictions religieuses ou spirituelles sont très importantes, 18 % qu’elles sont assez importantes, 21 % qu’elles ne sont pas très importantes et 46 % qu’elles ne sont pas du tout importantes.

Questions "morales"

L’Étude électorale canadienne de 2015 révèle des différences marquées sur une série de questions entre ceux qui disent être affiliés à une religion et que la religion est importante dans leur vie, et ceux qui ne sont affiliés à aucune religion. Par exemple, 42 % des personnes affiliées à une religion qui déclarent que la religion est importante dans leur vie sont en faveur du mariage homosexuel, contre 71 % des personnes qui ne sont pas affiliées à une religion. En ce qui concerne le fait que le gouvernement fédéral consacre plus d’argent à l’environnement, 52 % des affiliés religieux qui disent que la religion est importante dans la vie sont d’accord, contre 65 % des non-affiliés religieux. Les données de l’Étude électorale canadienne de 2011 montrent que 70 % des affiliés religieux qui déclarent que la religion est importante dans la vie sont favorables à l’avortement légal, contre 94 % des non-religieux. Il n’est donc pas surprenant de trouver dans le livre de Bibby (2017) que 80 % de ceux qui "embrassent la religion" pensent que l’impact global de la religion sur le monde est positif, contre 15 % de ceux qui "rejettent la religion".

Attitudes à l’égard d’autres groupes religieux

Les données de l’Institut Angus Reid de 2015 brossent un tableau des attitudes des gens à l’égard d’une série de groupes. Il s’avère que, dans l’ensemble, les Canadiens ont des opinions beaucoup plus positives à l’égard des protestants traditionnels et des catholiques romains (les deux groupes religieux dominants au Canada), des opinions assez neutres à l’égard des athées et des évangéliques, et des opinions plutôt négatives à l’égard des sikhs, des mormons et des musulmans. En creusant un peu, on découvre que les évangéliques et les athées ont tendance à avoir des opinions très fortes et très négatives les uns envers les autres.

Autres explorations

Il existe de nombreuses autres recherches dans ce domaine. Par exemple, la religion à laquelle une personne s’identifie (chrétienne, juive, musulmane) apporte des nuances supplémentaires à notre compréhension des opinions, croyances et attitudes religieuses des Canadiens. Il en va de même pour la fréquence de la participation aux offices religieux, le sexe, la classe sociale, l’appartenance ethnique et la région où l’on vit. En bref, les opinions, croyances et attitudes religieuses des Canadiens reflètent la façon dont les gens sont amenés à penser au monde en fonction de leurs divers marqueurs identitaires et expériences.

Autre sources
 Bowen, Kurt. 2004. Christians in a Secular World : The Canadian Experience. Montreal, QC : McGill-Queen’s University Press.
 Bramadat, Paul, and David Seljak, eds. 2005. Religion and Ethnicity in Canada. Toronto, ON : University of Toronto Press.
 Lefebvre, Solange, and Lori Beaman, eds. 2014. Religion in the Public Sphere : Canadian Case Studies. Toronto, ON : University of Toronto Press.
 Thiessen, Joel and Sarah Wilkins-Laflamme. 2020. None of the Above : Nonreligious Identity in the US and Canada. New York, NY : New York University Press.

D 9 juin 2021    AJoel Thiessen

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