Manifestations religieuses
Pratiques et événements religieux
Les habitants de l’Italie (citoyens et non-citoyens) appartenant à des communautés non catholiques sont entre 4 350 000 et 6 450 000. Parmi ces croyants, on trouve des musulmans (environ 1 860 000), des chrétiens orthodoxes (1 685 000), des protestants (658 377), des bouddhistes (256 000), des hindous (177 792) et des juifs (42 700). Cela signifie que la majorité de la population (plus de 70 %) s’identifie toujours comme étant affiliée à l’Église catholique. Cette appartenance implique des interprétations différentes, des significations diverses et des pratiques uniques. En tant que telle, la façon dont les gens sont catholiques se reflète dans l’une des caractéristiques distinctives de l’actuel pluralisme religieux italien, qui souligne notamment deux tendances : l’une en dehors du monde catholique, l’autre à l’intérieur de ce monde.
Au cours des 20 dernières années, le nombre de catholiques qui ne sont pas toujours actifs dans les pratiques religieuses a diminué. D’autre part, le nombre de ceux qui se déclarent catholiques davantage en raison de leur culture d’origine que pour des raisons religieuses ou spirituelles a augmenté. Cela indique qu’en Italie, il existe une relation flexible entre de nombreuses personnes et la religion, ce qui est une caractéristique typique de ceux qui apprécient le sentiment d’appartenance à la communauté catholique pour certains de ses aspects, tout en interprétant d’autres de manière très personnelle. Mais elle montre aussi que le monde catholique italien est intérieurement différencié, avec de nombreuses manières différentes de comprendre et de voir cette appartenance religieuse commune. Malgré des convictions incertaines et ambivalentes, la majorité de la population préfère en tout cas se déclarer "catholique" plutôt que "sans religion". C’est ce qui explique le nombre limité d’athées ou d’agnostiques. Les personnes sans appartenance religieuse et même les "groupes nones" (les communautés sans religion) sont en constante augmentation dans de nombreux pays européens. Au contraire, en Italie, le nombre correspondant s’élève à environ 9 % et, au cours des dernières décennies, il n’a montré aucune tendance particulière à la croissance.
Cela explique également la faible participation aux pratiques religieuses ordinaires (culte du dimanche, prière privée et collective, étude et lecture des Écritures, etc.) alors que l’on observe une tendance généralisée à focaliser l’attention sur les grands événements religieux impliquant l’Église catholique (les Journées mondiales de la jeunesse, les proclamations de saints, les visites du pape dans les diocèses locaux, la commémoration de figures religieuses charismatiques). Enfin, il convient de noter que la grande majorité des Italiens participent à des rites de passage religieux (baptêmes, mariages à l’église, funérailles religieuses), souvent considérés comme des célébrations solennelles des moments les plus importants de la vie d’une personne ainsi que de la vie de la communauté locale et nationale. Les fêtes populaires, les célébrations marquant les étapes importantes de sa propre existence et les événements religieux attirent encore de nombreuses personnes. Inversement, une partie importante du monde catholique déserte normalement les paroisses dans la vie de tous les jours. D’où un paradoxe de l’appartenance religieuse italienne : elle est encore capable de remplir les places publiques, alors que les églises restent pratiquement vides.
En ce qui concerne les relations entre les religions et les médias, la loi sur la radio et la télévision du 31 juillet 2005, n° 177, modifiée par la loi 44/2010 (en particulier, l’article 3) inclut parmi les principes du système de radio et de télévision le pluralisme des médias et l’ouverture aux différents courants, y compris religieux. Les médias audiovisuels et radiophoniques constituent un puissant moyen de propagande, y compris dans le domaine religieux : la loi italienne protège le pluralisme religieux.
16 février 2021EURISPES, 27° Rapporto Italia, Istituto di Studi Politici Economici e Sociali, Roma 2016.
EURISPES, Italia : superare la sindrome del Palio, passare dal contro al per e trasformare la nostra potenza in energia.