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L’émancipation religieuse

Un processus d’émancipation des communautés religieuses à l’égard de l’État débuta en 1848. En décembre 1867, une nouvelle constitution libérale entra en vigueur dans les régions de Cisleithanie. Ce texte posait les principes d’un État sécularisé, d’une coopération avec les communautés religieuses et de leur parité. Le droit d’être reconnu par l’État fut conféré à toutes les communautés religieuses qui respectaient ses exigences juridiques (1874). Les communautés religieuses nouvellement reconnues, comme l’Église vieille-catholique et les Frères moraves (Église Herrnhout) pouvaient également enseigner la religion dans les écoles publiques et conduire des services religieux dans l’armée. Le financement des traitements des prêtres, pasteurs et rabbins était partagé entre les communautés religieuses et l’État (portion congrue ou subsides). Les communautés religieuses reconnues bénéficiaient du soutien de l’État proportionnellement au nombre de déclarations officielles d’affiliation religieuse faites auprès des municipalités.

La République de la Tchécoslovaquie, fondée en 1918 lors de la dissolution de l’Empire austro-hongrois, adopta la législation de la monarchie des Habsbourg. A partir de 1920, la Constitution proclama la liberté religieuse individuelle. Les enfants appartenant à des communautés religieuses devaient assister aux cours d’éducation religieuse dispensés dans les écoles publiques.

En raison des souffrances endurées lors de la Première Guerre mondiale et des accusations de liens trop étroits avec la dynastie des Habsbourg portées contre l’Église catholique, plus de 20 % de la population tchèque quittèrent alors l’Église catholique. Environ la moitié d’entre eux fonda la nouvelle Église tchécoslovaque, une petite partie se convertit au protestantisme et un plus petit groupe encore à l’orthodoxie orientale. Au final, 75 % de la population tchèque demeuraient dans le giron de l’Église catholique.

Le 17 décembre 1918, les protestants tchèques de la confession d’Augsbourg et de la confession helvétique s’unirent à l’Église protestante des Frères tchèques, d’organisation presbytérienne.

Le 8 janvier 1920, l’Église tchécoslovaque fut fondée par 150 prêtres catholiques. Elle réunit les aspects catholiques et protestants du culte et de l’enseignement et souligne un lien spirituel avec la tradition hussite ravivée. Cette Église utilise le nom d’ « Église hussite tchécoslovaque » depuis 1971.

En 1927, un modus vivendi fut conclu entre les représentants du gouvernement tchécoslovaque et le Saint-Siège concernant les procédures de désignation des évêques diocésains de Tchécoslovaquie.

D 12 octobre 2012    AZáboj Horák

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