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Croyances, attitudes et opinions

La religiosité des chrétiens en Suisse : évolution

Selon une récente étude menée sur le terrain helvétique, la majorité de la population Suisse d’origine chrétienne entretient avec la religion et la spiritualité en générale un rapport de (…)

Selon une récente étude menée sur le terrain helvétique, la majorité de la population Suisse d’origine chrétienne entretient avec la religion et la spiritualité en générale un rapport de distanciation. 64 % des personnes interrogées ne mobilisent et n’activent des références religieuses et spirituelles qu’uniquement lors de situations exceptionnelles. 17 % de cette population s’insère ensuite dans la catégorie des institutionnels et se singularisent par l’adhésion à un ensemble de pratique et de croyance chrétiennes et surtout par la prégnance de ces dernières dans leur vie quotidienne. Cette catégorie s’est fortement réduite depuis les années 1960. La population restante se divise alors entre les alternatifs (13 %) actifs dans des croyances et spiritualités ésotériques et les laïcs (10 %) qui se caractérisent par une attitude d’indifférence voire d’hostilité envers le domaine religieux. Le christianisme n’est ainsi plus considéré par la majorité des Suisses comme la religion de base de la société actuelle. Cependant, les Églises nationales restent perçues comme des institutions d’utilité publique notamment pour leur travail et soutien envers les personnes socialement défavorisées.

Jörg Stolz, Judith Könemann, Mallory Schneuwly Purdie, Thomas Engleberger, Religiosité dans le monde moderne : conditions, constructions et mutation sociale, Université de Lausanne, ISSRC, 2011. Rapport final

D 8 octobre 2012    AJoëlle Sanchez AJörg Stolz

Désaffiliation et individualisation

La plupart des Suisses sont nés dans une des deux grandes Églises chrétiennes, c’est-à-dire qu’ils ont été baptisés et formellement élevés en tant que protestants ou en tant que catholiques. (…)

La plupart des Suisses sont nés dans une des deux grandes Églises chrétiennes, c’est-à-dire qu’ils ont été baptisés et formellement élevés en tant que protestants ou en tant que catholiques. Cependant, la socialisation religieuse ayant aujourd’hui de moins en moins d’influence sur les croyances et les pratiques individuelles, nous assistons à un considérable mouvement de désaffiliation. Précisons que dans la plupart des cantons, cela procure l’avantage de ne pas avoir à payer l’impôt religieux.

Finalement, dans notre société moderne, la religion devient petit à petit un bien malléable dont l’individu se sert de manière autonome par rapport à son groupe d’appartenance. L’érosion de l’influence des Églises nationales renforcent encore l’écart croissant que l’on peut constater entre les pratiques des individus et les normes du groupes. On peut appartenir sans croire, croire sans appartenir, se bricoler des croyances, démissionner de son Église, etc.

Source des données :
 Projet FNSRS Nr. 12-52643.97 : Religion et lien social : construction et régulation des mobilisations religieuses. Directeur de projet : Roland J. Campiche ; Sondage représentatif de 1999.
 Campiche Roland, Dubach Alfred et al., Croire en Suisse(s). Lausanne : éditions l’Age d’Homme, 1992. Base : sondage représentatif de 1989.

D 8 octobre 2012    AJoëlle Sanchez AJörg Stolz

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