eurel     Données sociologiques et juridiques sur la religion en Europe et au-delà
Vous êtes ici : Accueil » Suisse » Repères historiques » Parcours historique

Parcours historique

L’organisation fédérale

C’est à la fin du IIIe siècle après J.C., que le christianisme apparaît en Gaule, amené par les légionnaires romains. Les premières traces matérielles du christianisme en Suisse date du IVe (…)

C’est à la fin du IIIe siècle après J.C., que le christianisme apparaît en Gaule, amené par les légionnaires romains. Les premières traces matérielles du christianisme en Suisse date du IVe siècle. Après les Romains, le territoire suisse subit les invasions des populations germaniques, il voit se dessiner les frontières linguistiques actuelles et il finit par se faire englober par le Saint Empire. C’est dans ce contexte que le christianisme s’implante profondément en Suisse.

On situe, traditionnellement, le point de départ de la Confédération helvétique à l’année 1291, date du pacte d’alliance conclu entre les cantons d’Uri, Schwytz et Unterwald (appelés les Waldstätten). Les autres cantons rejoindront peu à peu ce pacte originel et c’est en 1848 que naît officiellement l’État fédéral suisse.

D 8 octobre 2012    AJoëlle Sanchez

Réforme et Contre-réforme

Au cours du XVIe siècle, la Suisse bascule dans la Réforme - elle en est le deuxième foyer, le premier étant l’Allemagne - et l’apparition du protestantisme bouleverse le pays. C’est à Zurich et (…)

Au cours du XVIe siècle, la Suisse bascule dans la Réforme - elle en est le deuxième foyer, le premier étant l’Allemagne - et l’apparition du protestantisme bouleverse le pays. C’est à Zurich et dès 1521, que le curé suisse Ulrich Zwingli (plus radical encore que Martin Luther) prêche le nouveau christianisme. Il obtient la suppression de la messe en 1525. Berne, Bâle, Schaffhouse, Mulhouse, Bienne, Saint-Gall, une partie de Glaris, d’Appenzell et des Grisons adhèrent à la Réforme, mais elle n’a aucun succès en Suisse centrale. Désormais divisés en deux confessions, les cantons s’affrontent sur le plan politique et finissent par provoquer les deux guerres de Kappel. Après la première paix (1529), les Zurichois repartent à l’attaque (1531) mais ils sont défaits par les catholiques et Zwingli est tué lors des affrontements.

Converti à la Réforme dès 1533 et réfugié en Suisse à partir de 1535, le Français Jean Calvin s’arrête à Genève en 1536, à la demande d’un autre Français, Guillaume Farel, pasteur itinérant en terres romandes qui a déjà vu les cantons de Neuchâtel (1530) et le pays de Vaud (1532) passer à la Réforme. En 1536 c’est au tour de Genève, et Jean Calvin, en tant que président de la Compagnie des pasteurs – il n’occupa aucune charge politique officielle – s’efforce d’y instaurer une quasi-théocratie protestante, convertissant Genève en capitale spirituelle et cité refuge. Le calvinisme inspirera les Églises réformées partout dans le monde. À la fin du XVIe siècle, l’Église catholique tente de riposter et met en place la Contre-réforme, qui lui permet de regagner un petit avantage politique, alors que l’avantage est aux protestants aux plans économiques et démographiques.

D 8 octobre 2012    AJoëlle Sanchez

Napoléon et le Sonderbund

Après la Guerre de 30 ans (1618-1648), la Suisse acquiert formellement son indépendance, mais sa situation interne est très tendue et elle mènera d’une part aux révoltes paysannes et d’autre part (…)

Après la Guerre de 30 ans (1618-1648), la Suisse acquiert formellement son indépendance, mais sa situation interne est très tendue et elle mènera d’une part aux révoltes paysannes et d’autre part à de nouveaux conflits religieux, les deux guerres de Villmergen, Les catholiques gagnent la première manche en 1656, préservant leur prédominance politique, mais en 1712, c’est la revanche, et les réformés reprennent le dessus. La fin du XVIIIe siècle se solde par l’invasion française (1798) et l’instauration de la "République helvétique" par Napoléon. On assiste durant ce siècle aux premières manifestations patriotiques helvétiques, qui tentent de fédérer les gens sous un certain sentiment de "suissitude". Après la chute de Napoléon (1815), il y a deux tentatives successives de gouvernement : la Restauration de l’ancien régime, appuyée par les conservateurs (1815-1830), puis la Régénération, appuyée par les progressistes (1830-1848). Le conflit entre conservateurs (traditionnellement catholiques) et progressistes (traditionnellement protestants) s’approfondit. En 1844, estimant que les intérêts protestants sont toujours prépondérants et en leur défaveur, les cantons catholiques fondent secrètement le "Sonderbund" (ligue séparée), visant officiellement à servir et à défendre leurs droits. Ces événements mènent à la guerre du "Sonderbund" en 1847 - courte et peu de victimes - qui voit la victoire des "fédéraux" et la dissolution du "Sonderbund".

D 8 octobre 2012    AJoëlle Sanchez

Le nouvel État fédéral et la paix confessionnelle

La nouvelle Constitution est adoptée en 1848 et favorise le développement du commerce et des industries. Due aux protestants progressistes, elle garantit aux citoyens un certain nombre de droits (…)

La nouvelle Constitution est adoptée en 1848 et favorise le développement du commerce et des industries. Due aux protestants progressistes, elle garantit aux citoyens un certain nombre de droits et de libertés, notamment la liberté des cultes chrétiens sur tout le territoire. II faut souligner qu’auparavant, dans certains cantons, les catholiques et les protestants n’avaient pas les mêmes droits. Cette liberté est élargie aux autres communautés religieuses en 1866, de sorte à englober également les juifs. De la même façon que dans le reste de l’Europe, les juifs ont été, en Suisse, victimes de persécutions et ils ont souvent vu leurs droits limités. Dans les années 1860, ils acquièrent enfin le droit de vote, de libre choix de résidence et de profession. La Confédération assigne aux cantons la tâche de gérer le rapport entre Église et État Actuellement, la Suisse se compose de 26 cantons (dont 6 demi-cantons) qui conservent une certaine souveraineté ; c’est pourquoi la législation ayant trait au religieux diffère d’un canton à l’autre.

Lors de la révision de la Constitution, en 1874, le processus de modernisation et de laïcisation des organes publics et État s’accentue. Les catholiques se sentent en danger face à une vague de lois sécularisantes et d’interdictions visant presque exclusivement leur Église. Face à ce "Kulturkampf" dirigé contre leurs institutions, ils décident de former une sorte de "sous-milieu", mettant en place des institutions entièrement catholiques, telles que des associations, des écoles, des médias, etc. À cette époque, plusieurs groupes de catholiques critiquent l’Eglise catholique romaine et décident de s’en séparer pour fonder l’Église chrétienne-catholique (Église qui existe aussi dans d’autres pays). Ce "sous-milieu" catholique romain ne se dissout qu’au cours de la première moitié du XXe siècle, conséquence de l’intégration toujours plus marquée des catholiques dans les institutions fédérales. Par exemple, en 1894, les catholiques accèdent à la politique fédérale en créant le Parti Populaire Catholique (devenu Parti Démocrate-chrétien en 1970).

D 8 octobre 2012    AJoëlle Sanchez

Le XXe siècle

Les relations entre les deux confessions s’améliorent grâce à la dynamique de la démocratie fédéraliste de la Suisse. C’est notable surtout après Vatican II (1965), car l’œcuménisme peut alors (…)

Les relations entre les deux confessions s’améliorent grâce à la dynamique de la démocratie fédéraliste de la Suisse. C’est notable surtout après Vatican II (1965), car l’œcuménisme peut alors vraiment prendre son essor, ce qui a comme effet de gommer beaucoup de différences qui les opposaient.

Mettant en avant la neutralité que lui a imposé l’Europe en 1815, la Suisse est relativement épargnée par les deux guerres mondiales. Elle mettra sa Croix-Rouge (fondée en 1864 par Henri Dunant) au service des réfugiés et des prisonniers. L’histoire récente a conclu que la Suisse n’avait pas été aussi "généreuse" qu’elle l’aurait pu (cf. rapport Bergier).

Dès les années 50, la Suisse devient une terre d’immigration alors que, jusque-là, c’était surtout les Suisses qui émigraient. Grâce à ces mouvements migratoires, qui viennent surtout du Sud dans les années 70, le catholicisme est aujourd’hui la première confession de Suisse. Dans les années 60, 70 et 80 (même plus tôt parfois), la Suisse voit également arriver d’autres vagues d’immigration, des musulmans, hindouistes ou bouddhistes. Ainsi s’amorce un tournant dans le paysage religieux suisse, témoin d’une pluralisation religieuse sans cesse plus grande. Dans le même temps, les Églises traditionnelles suisses font face à la baisse de fréquentation du culte, à la disparition des croyances traditionnelles et de l’identité confessionnelle, ainsi qu’à un vaste mouvement de désaffiliation.

D 8 octobre 2012    AJoëlle Sanchez

CNRS Unistra Dres Gsrl

Suivez nous :
© 2002-2024 eurel - Contact