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Groupes religieux et non religion

Les religions en France

Cette rubrique présente les principales minorités religieuses présentes en France. Pour les questions sociales liées aux religions en France, voir la rubrique religions et société. (...)

Cette rubrique présente les principales minorités religieuses présentes en France. Pour les questions sociales liées aux religions en France, voir la rubrique religions et société.

L’appartenance religieuse est de nos jours difficile à cerner, la relation des individus aux institutions devenant de nos jours moins fixe.
Selon une enquête TNS-SOFRES de 2007, "les Français et la religion", plus de 2 Français sur 3 (69 %) déclarent une appartenance religieuse. Les sondages, cependant, ne fournissent pas d’informations très précises sur les appartenances minoritaires, compte tenu des faibles chiffres. Il faut en retenir surtout une impression générale. Par exemple, une étude réalisée par l’IFOP en 2011 les Français et la croyance religieuse donnait 7 % d’interviewés se déclarant musulmans, 4 % protestants, 2 % d’autres religions, 1 % juifs, et 25 % sans religion. Ces dernières catégories, en hausse, mériteraient d’être mieux analysées.
L’enquête CSA de décembre 2004, "Les Français et la religion", fournissait une répartition un peu plus précise, malheureusement un peu ancienne : 8,7 % des Français y déclarent avoir une religion autre que catholique. 49,4 d’entre eux se déclarent musulmans, 21,8 % protestants, 7 % juifs, et 21,8 "autres" (bouddhistes, chrétiens orthodoxes, Témoins de Jéhovah, ou groupes de type "nouveaux mouvements religieux").
Les chiffres les plus récents proviennent d’un sondage Sociovision de 2014 ; ils sont les suivants : 48 % de Français se disent catholiques, 6 % musulmans, 2 % protestants, 1 % juifs, 1 % bouddhistes, 1 % d’une autre religion.

Une source d’information : Anne-Laure Zwilling (dir.), Minorités religieuses en France. Panorama de la diversité contemporaine, Paris, Bayard, 2019, 1312 p.

D 4 mars 2015    AAnne-Laure Zwilling

Le bouddhisme en France

Introduit par les immigrés asiatiques au début du XXe siècle et en plein essor entre les années 1960 et 1990, le bouddhisme, en tant que religion pratiquée, s’est bien installé dans le paysage (...)

Introduit par les immigrés asiatiques au début du XXe siècle et en plein essor entre les années 1960 et 1990, le bouddhisme, en tant que religion pratiquée, s’est bien installé dans le paysage religieux français contemporain. Pourtant, il reste encore une religion très minoritaire. Selon une enquête TNS-Sofres publiée en 2007, 1% de la population française âgée de 15 ans ou plus se réclame du bouddhisme. L’enquête de 2018 sur les valeurs des Français fournit cependant des résultats moins optimistes, puisqu’elle soutient que moins de 0,5% des Français de plus de 18 ans s’identifient comme bouddhistes ou hindouistes, soit quelques 250 000 à 300 000 personnes. Selon les estimations de l’Union bouddhiste de France et de certains chercheurs, depuis la fin des années 2000 il pourrait exister entre 300 et 400 lieux de culte d’orientation bouddhique, adoptant des statuts juridiques très variés. Si un nombre restreint d’organismes s’enregistrent en tant que congrégation religieuse ou association cultuelle, la majorité opère dans le cadre associatif de la loi 1901.

Le bouddhisme en France est marqué par une grande diversité, tant du point de vue des courants que des pays d’origine, ou des modes d’organisation. Les traditions mahāyāna, hînayâna et vajrayāna s’y trouvent toutes représentées, et leurs adeptes maintiennent des échanges intensifs avec l’aire culturelle couvrant toute l’Asie de l’est et du Sud-est. Si le zen japonais et les écoles tibétaines jouissent d’une visibilité médiatique évidente, les groupes d’origine sud-est asiatique et chinoise, des monastères aux cercles laïcs, ne sont pas moins actifs. D’autre part, la vénération de divinités bouddhiques se fait également dans des espaces religieux dépourvus d’une identité exclusivement bouddhiste, ce qui est particulièrement vrai dans le cas de l’immigration chinoise qui hérite d’une longue tradition de pluralité religieuse. Enfin, certains nouveaux mouvements religieux qui s’auto-identifient comme bouddhistes, ou qui empruntent des discours et pratiques bouddhiques, se sont implantés en France. Pour l’ensemble de ces groupes, la construction d’un réseau transnational est favorisée par le développement rapide des nouvelles technologies.
Malgré l’engagement de dizaines de milliers de Français de souche dans le bouddhisme, ce dernier reste une religion ethnique sur le plan démographique, puisque la plupart des bouddhistes français sont d’origine asiatique et représentent jusqu’aux trois-quarts des laïcs. Il s’agit pourtant d’une religion relativement accessible, qui insiste sur sa nature universelle, et n’exige pas forcément de ses pratiquants une conversion institutionnelle. Sauf cas exceptionnels, les lieux de culte sont d’ailleurs ouverts à toutes et tous, en particulier le weekend et au moment des fêtes.
La zone d’influence du bouddhisme s’étend par ailleurs au-delà de la simple diaspora asiatique, ce qui s’observe notamment dans l’intégration de certaines notions comme la réincarnation, le karma ou la non-violence au réservoir commun de références symboliques des Français.

D 1er mars 2021    AZhe Ji

L’islam

Le Haut Conseil à l’Intégration, dans un rapport intitulé "l’Islam dans la République" publié en décembre 2000, évalue le nombre de musulmans en France à 4 millions, dont 2,90 millions de (...)

Le Haut Conseil à l’Intégration, dans un rapport intitulé "l’Islam dans la République" publié en décembre 2000, évalue le nombre de musulmans en France à 4 millions, dont 2,90 millions de musulmans d’origine maghrébine (parmi eux 1,550 M d’origine algérienne, 1 million d’origine marocaine et 350 000 d’origine tunisienne), 315 000 d’origine turque, 250 000 d’Afrique noire, 100 000 du Moyen-Orient, 100 000 asiatiques et 100 000 "autres" auxquels il faudrait ajouter 40 000 convertis et 350 000 demandeurs d’asile et clandestins (télécharger ce rapport).
Selon le rapport de la commission Machelon, "l’islam est globalement devenu la deuxième religion de France, non sans présenter une grande diversité d’expressions."
Le Conseil Français du Culte musulman (CFCM), destiné à représenter les musulmans auprès des pouvoirs publics, a été institué en 2002. Il participe aux débats sur les problèmes liés aux constructions de mosquées, aux carrés musulmans dans les cimetières, l’organisation des fêtes religieuses (notamment les questions liées à l’abattage rituel), à la nomination des aumôniers, et à la formation des imams ; mais il n’a pas de réelles prérogatives et n’a aucun pouvoir coercitif. En 2015, le gouvernement a mis en place une instance de dialogue avec l’islam, qui a "pour objectif de mettre en mouvement et de construire l’Islam de France en réfléchissant, entre autres, à la formation des imams et au financement des mosquées".
Le ministère de l’Intérieur recense environ 2 400 lieux de culte musulmans en France ; il y a 24 mosquées avec minarets, environ 120 salles de prière, le reste étant des locaux aménagés pour le culte. Des carrés musulmans ont été ouverts dans plusieurs grandes villes de France (Montpellier, Marseille par exemple ; le carré le plus ancien est celui de Bobigny ouvert en 1937), bien qu’en principe, en dehors de l’Alsace Moselle, la séparation confessionnelle des cimetières soit illégale.
En 2012, un cimetière musulman a été ouvert à Strasbourg, puisque le droit local permet l’existence de lieux d’inhumation confessionnels.

Pour plus d’information, voir :
 Bertelman Stiftung, Intégration islam en Europe, 2017.
 GODARD Bernard, La question musulmane en France, Paris, Fayard, 2015.
 SIMON Patrick, “Le nombre de musulmans en France et en Europe : la fabrique des chiffres”, Dossier “La société française et la construction du ’problème musulman’”, De facto [En ligne], 6 avril 2019, mis en ligne le 16 avril 2019.
 ZWILLING Anne-Laure, "France", in O. Scharbrodt et al. (dir.), Yearbook of Muslims in Europe volume 11, Leiden, Brill, 2019, p 247-269.

D 4 septembre 2017    AAnne-Laure Zwilling

Le judaïsme

La présence juive en France est une réalité très ancienne ; elle a été, sinon antérieure, du moins contemporaine aux débuts de l’ère chrétienne. Augmentée de l’arrivée d’immigrants juifs venus (...)

La présence juive en France est une réalité très ancienne ; elle a été, sinon antérieure, du moins contemporaine aux débuts de l’ère chrétienne. Augmentée de l’arrivée d’immigrants juifs venus d’Europe centrale et orientale dans l’avant-guerre, puis de celle des juifs d’Afrique du Nord dans les années 1950-1960, la communauté juive est aujourd’hui estimée entre 500 000 et 600 000 personnes, majoritairement sépharade (judaïsme originaire d’Afrique du Nord).
Ce judaïsme présente cependant aujourd’hui un visage très diversifié, allant des "juifs de Kippour" qui fréquentent la synagogue une fois l’an, pour la fête essentielle du jour du grand Pardon, aux juifs du mouvement libéral qui cherchent à allier fidélité à la tradition et souplesse dans la pratique. On trouve aussi le mouvement ultra orthodoxe des Loubavitch, issu au XVIIIe siècle en Europe de l’Est du hassidisme et alliant mysticisme, rigorisme et activisme social : il compte actuellement plusieurs dizaines de centres dans la région parisienne mais restent minoritaires, comme les "libéraux" dont le nombre est également en hausse relative.
Le Conseil Représentatif des Institutions Juives en France (CRIF) est le porte-parole de la communauté juive de France auprès des pouvoirs publics. Le Consistoire de Paris, fondé par le décret napoléonien du 11 décembre 1808, est l’une des plus anciennes institutions du judaïsme en France. Enfin, le Fonds Social Juif Unifié (FSJU), association de type loi de 1901, rassemble une grande partie du milieu associatif lié au judaïsme.
Une Enquête auprès des juifs de France (Ifop, septembre 2015), fournit quelques traits caractéristiques du judaïsme en France. Les juifs de France disent pour 41 % être d’origine séfarade, 26 % ashkenaze, 14 % les deux. 19 % d’entre eux ne se reconnaissent pas dans ces appellations, ou ne souhaitent pas se prononcer.
Il s’agit dans l’ensemble d’un groupe peu pratiquant : 42 % disent ne pas pratiquer du tout, 22 % être peu pratiquant. Ils sont 26 % à se dire assez pratiquant, et 10 % très pratiquant. Cependant, comme pour les autres groupes religieux, la pratique est assez forte chez les jeunes : le taux de non pratiquants s’élève à 82 % chez les plus de 65 ans ; en revanche, le taux de ceux qui se disent pratiquant s’élève à 36 % dans l’ensemble, mais 53 % pour les moins de 35 ans. 24 % des hommes portent la kippa régulièrement ou systématiquement (mais 41 % des moins de 35 ans), 41 % ne la portent jamais (68 % des 65 ans et plus). Yom kippour est la fête la plus suivie, surtout pour les séfarades, pourim et soukkot sont les deux fêtes les moins suivies.

Pour plus d’information :
 AZRIA Régine, Le judaïsme, Paris, La Découverte, 1996.
 BENBASSA Esther, Histoire des Juifs de France (Histoires), Paris, Seuil, 2000.
 COHEN Erik H., The Jews of France at the Turn of the Third Millenium. A Sociological and Cultural Analysis, The Rappaport Center for Assimilation Research and Strengthening Jewish Vitality Bar Ilan University - Faculty of Jewish Studies, 2009.
 MALKA Salomon et Victor, Le grand désarroi. Enquête sur les juifs de France. Paris, Albin Michel, 2016.

D 13 janvier 2016    AAnne-Laure Zwilling

L’orthodoxie

Les communautés orthodoxes en France dépendent spirituellement de trois instances religieuses : le patriarcat oecuménique de Constantinople, le patriarcat de Moscou et l’archevêché russe (...)

Les communautés orthodoxes en France dépendent spirituellement de trois instances religieuses : le patriarcat oecuménique de Constantinople, le patriarcat de Moscou et l’archevêché russe d’Europe. On estime le nombre d’orthodoxes en France entre 300 et 400 000. L’immigration en provenance des ex-pays communistes, notamment la Roumanie, a fait sensiblement augmenter leur nombre.
L’Assemblée des Évêques Orthodoxes de France regroupe tous les évêques orthodoxes canoniques en France et a pour mission d’assurer la coordination des activités d’intérêts communs et de donner une impulsion dans les domaines de la formation théologique et pastorale, de la catéchèse, de la vie liturgique, des éditions religieuses, de la communication et de l’information. Le site orthodoxie fournit des informations sur la communauté orthodoxe en Europe, et notamment en France.

Pour plus d’information : ROBERTI Jean-Claude, Être orthodoxe en France aujourd’hui (Littératures), Paris, Hachette, 1998.

D 3 août 2012    AAnne-Laure Zwilling

Le protestantisme

D’après le sondage Ipsos réalisé en octobre 2017 pour Réforme et la Fédération protestante de France, les protestants représentent 3,1 % de la population française, soit 2 millions de personnes (...)

D’après le sondage Ipsos réalisé en octobre 2017 pour Réforme et la Fédération protestante de France, les protestants représentent 3,1 % de la population française, soit 2 millions de personnes sur les 65 millions de Français de la métropole. Bon nombre des Églises protestantes appartiennent à la Fédération Protestante de France, qui regroupe 26 Églises et unions d’Églises, 7 Églises associées et 86 communautés, œuvres, institutions et mouvements.

On y trouve notamment :

 l’Église Protestante Unie de France : créée en 2013, cette Église rassemble la majeure partie des protestants de tendance réformée et luthérienne de France, auparavant organisés en deux Églises, l’Église réformée de France et l’Église évangélique luthérienne de France. L’EPUdF rassemblait en 2014 environ 1000 responsables (pasteurs et présidents de conseils) et 10 000 animateurs de la vie paroissiale locale. Ses membres sont, par ordre d’implication décroissante, 110 000 membres actifs (cotisants réguliers) ; 250 000 participants à la vie de l’Église ; entre 400 0000 et 500 000 qui font célébrer des actes religieux (baptêmes, mariages, enterrements).
 l’Union des Églises Protestantes d’Alsace et de Lorraine, union créée en 2006, qui comptait en 2016 environ 260 000 membres : 200 000 membres dans l’Église Protestante de la Confession d’Augsbourg d’Alsace-Lorraine (EPCAAL, luthérienne) et 35 000 dans l’Église Protestante Réformée d’Alsace-Lorraine (EPRAL) ainsi qu’entre 20 000 et 30 000 membres des Églises libres. En 2014, les deux Églises comptent respectivement 235 et 55 paroisses, 280 et 51 pasteurs dont environ un quart de femmes. En Alsace, la proportion de protestants atteindrait 17 %.
 L’Union Nationale des Églises Réformées Évangéliques Indépendantes de France (UNEPREF). Elle compte 13 000 membres, 37 paroisses situées essentiellement dans le sud de la France.
 L’Union des Églises Évangéliques Libres (UEEL), comptant 2500 membres professants, 56 paroisses.

Le protestantisme évangélique prend une place croissante en France. Sébastien Fath évalue en 2016 le nombre des évangéliques à 720 000 fidèles en métropole (ils étaient 395 000 en 2005), dont 500 000 pratiquants réguliers. Parmi ces évangéliques, 200 000 sont dans des mouvements de type pentecôtiste. Dans la France d’outre-Mer (DROM et CROM), on compte a minima 250 000 protestants évangéliques, dont 150 000 pratiquants réguliers environ. Ils représentent 25 % env. de la Fédération Protestante de France. Une bonne partie des Eglises évangéliques appartient au Conseil National des Évangéliques de France, créé en 2003.
Le CNEF réalise chaque année une cartographie des évangéliques ; il revendiquait en 2017, 650 000 pratiquants réguliers, dont 500 000 en métropole, soit environ un tiers du protestantisme français dans son ensemble.
Des enquêtes sur les protestants en France ont été réalisées par l’IFOP en 2012 et 2013.

Pour plus d’information :
 BAUBEROT Jean, Histoire des protestants : une minorité en France (XVIe-XXIe siècle), Ellipses, 2018 ;
 DARGENT Claude, Les protestants en France aujourd’hui, Paris, Payot, 2005 ;
 FATH Sébastien, Du ghetto au réseau : le protestantisme évangélique en France 1800-2005, Labor et Fides, 2005 ;
 FATH Sébastien et Jean-Paul Willaime (dir.), La nouvelle France protestante (Religions et modernités 9), Genève, Labor et Fides, 2011.
 WILLAIME Jean-Paul, Les protestants en France, une minorité active, Fondation pour l’innovation politique, mars 2021.

D 12 avril 2018    AAnne-Laure Zwilling

Autres informations

– D’autres informations concernant les questions de société relatives aux minorités religieuses en France peuvent être trouvées à la rubrique Minorités religieuses.
– La répartition (...)

 D’autres informations concernant les questions de société relatives aux minorités religieuses en France peuvent être trouvées à la rubrique Minorités religieuses.
 La répartition géographique des différents groupes religieux est détaillée à la rubrique Géographie religieuse.
 D’autres informations sur les minorités religieuses sont disponibles sur le site Mineurel.

D 24 septembre 2012    AAnne-Laure Zwilling

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