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Minorités religieuses

Abattage rituel

L’abattage rituel n’est pas une question d’intérêt majeur en Hongrie - outre une préoccupation limitée pour le bien-être des animaux, le paysage religieux du pays, qui n’accueille qu’un petit nombre de juifs et de musulmans, pourrait en être la raison principale.

La demande d’aliments casher/halal est très limitée en Hongrie. La grande majorité des juifs ne respecte pas les règles de la cacherout et le nombre de musulmans pratiquants n’est pas non plus très élevé. Il n’existe pas de données sur les importations d’aliments casher/halal.
Les aliments casher produits en Hongrie sont largement exportés de ce pays. Par exemple, la Hongrie est un important producteur de foie d’oie casher, qui se vend bien dans de nombreux pays. Une nouvelle usine importante appartenant à une communauté juive orthodoxe a été inaugurée en juillet 2017 en présence du grand rabbin ashkenaze d’Israël. Le gouvernement a également fourni une aide financière pour la création de nouveaux emplois. En général, la production de viande casher/halal concerne surtout la volaille et, dans une moindre mesure, les moutons, tandis que la viande bovine a moins d’importance.

Le label casher est délivré par la communauté orthodoxe qui assure l’administration, le contrôle et les frais liés au respect des règles casher. Une liste de magasins d’alimentation casher, de restaurants, de services de restauration, etc. est disponible sur internet.
La communauté musulmane dispose d’une liste similaire de producteurs halal de confiance et certifiés. Alors que la plupart des restaurants halal sont turcs ou arabes, la plupart des usines alimentaires certifiées n’ont pour clients que des musulmans. La commercialisation des produits agricoles parrainée par le gouvernement met fortement l’accent sur l’exportation d’aliments halal et casher en provenance de Hongrie, car cette dernière est souvent considérée comme une lacune du marché offrant de nouvelles possibilités.
La préoccupation pour le bien-être des animaux augmente, mais il est difficile de déterminer si elle est motivée par un véritable amour de la nature ou si elle est parrainée par des concurrents industriels (une campagne contre la coutume de l’alimentation forcée des oies s’est avérée être parrainée par l’industrie française du foie d’oie - le principal concurrent dans ce secteur).
La question de l’abattage rituel n’est pas un sujet d’intérêt majeur dans le débat public. Le bien-être des animaux semble être une question plutôt émotionnelle, axée sur les animaux de compagnie plutôt que sur l’agriculture. Un restaurant ou un boucher casher serait considéré comme exotique plutôt que problématique.

Voir l’article sur la dimension juridique de l’abattage religieux dans la rubrique "Droit et religion".

D 19 mars 2019    ABalázs Schanda

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