eurel     Données sociologiques et juridiques sur la religion en Europe et au-delà

2002

  • Mention de l’appartenance religieuse sur les cartes d’identité

La mention de la religion sur les cartes d’identité grecques remonte à la loi de 1945, selon laquelle les cartes d’identité sont désormais obligatoires et doivent inclure le nom du titulaire, le nom du père et du conjoint, le lieu et la date de naissance, la profession, la signature, la nationalité, les empreintes digitales et la religion. Cette politique a continué jusqu’à 1985, moment où le gouvernement socialiste a introduit la loi 1599/1986 pour la mention optionnelle de la religion sur les cartes d’identité.
L’Eglise, à l’époque dirigée par l’archevêque Séraphim, a organisé une campagne d’opposition et de protestation pour le maintien de la mention obligatoire de la religion sur les cartes d’identité.
En 1995, la signature de l’Accord de Schengen pour la libre circulation des personnes dans l’Union européenne a éliminé les contrôles aux douanes, le contrôle des passeports étant remplacé par celui des cartes d’identité. La Grèce a signé cet accord en 1997 et a dû mettre en circulation des nouvelles cartes d’identité bilingues.
Epinglé par le Parlement européen qui avait désapprouvé la mention obligatoire de la religion, le gouvernement socialiste, et notamment une commission juridique pour la défense des données personnelles, a introduit en 1997 une loi sur la protection des données personnelles ; les citoyens grecs n’étaient plus obligés de déclarer des données personnelles comme la profession, la religion, les empreintes digitales et le statut marital sur les cartes d’identité. Cette loi n’a pas été appliquée jusqu’à l’année 2000, quand le Ministre de la justice a annoncé son intention de mettre en circulation les nouvelles cartes d’identité sans la mention de la religion.
Pour forcer le gouvernement à revoir sa décision, l’archevêque de l’Eglise de Grèce, Christodoulos, a organisé une campagne de protestation nationale, ainsi qu’un referendum par lequel il a rassemblé près de 3 millions de signatures revendiquant la mention volontaire de la religion.
Le Président de la République a répondu en confirmant qu’il n’était pas question de changer la législation, ce qui a finalement supprimé la religion des cartes d’identité.
Chaque gouvernement au pouvoir entre 1986 et 2002 a pu exercer sa propre influence sur cette question et le conflit fut donc, sauf quelques exceptions, partisan et politique.

  • Autres questions :

 Conflit entre l’Eglise de Grèce et le Patriarcat Oecumenique sur des questions administratives.
 Evolution du cours de religion vers un cours d’histoire des religions.
 Rôle politique et les interventions politiques de l’archevêque Christodoulos sur plusieurs dossiers politiques et sociaux.
 Normalisation du statut juridique de l’Eglise Catholique.
 Suppression ou modification de la loi sur le prosélytisme.

D 4 septembre 2002    ALina Molokotos-Liederman

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