Monténégro
- Octobre 2017 : inspection d’écoles islamiques illégales dans le nord du Monténégro
Le chef de la communauté islamique du Monténégro, Rifat Fejzić, a appelé les autorités compétentes à inspecter certaines écoles islamiques dans le nord du pays, créées illégalement par la Communauté islamique de Serbie (dont le siège se situe à Novi Pazar, près de la frontière avec le Monténégro ; une autre Communauté islamique de Serbie existe, dont le siège est situé à Belgrade, la capitale serbe). Il a précisé que ces écoles ont été ouvertes dans au moins deux municipalités, Rozaje et Petnjica, et peut-être dans une troisième, Plevlja, sous la forme de madrassas, d’écoles coraniques et même de jardins d’enfants, abusant du terme de « garderie pour enfants ». « Les écoles ont été ouvertes par la Communauté islamique de Serbie dans des locaux loués, mais avec des intentions, elles, probablement peu dignes d’éloges », poursuit Rifat Fejzić.
Le ministère de l’Éducation a déclaré que la seule institution qui propose un programme d’éducation publique valide, en ce qui concerne l’éducation islamique, est une madrassa située à Tuzi (municipalité de la capitale, Podgorica), légalement ouverte par la Communauté islamique du Monténégro.
Rifat Fejzić a par ailleurs demandé au ministère des Droits de l’homme et des minorités, compétent pour les relations avec les communautés religieuses, comment mettre en œuvre l’Accord réglementant les relations d’intérêt commun entre le gouvernement monténégrin et la Communauté islamique du Monténégro, signé en 2012. L’article 4 de cet Accord indique que : « La Communauté islamique du Monténégro a son siège au Monténégro et dispose d’une compétence religieuse sur tous les musulmans du Monténégro, et les frontières de sa juridiction correspondent aux frontières de l’État du Monténégro. »
Rifat Fejzić a une nouvelle fois mis en garde les autorités compétentes, soulignant la nécessité de fixer l’organisation, la structure et le financement de ces écoles : « Les ministères de l’Intérieur, de la Justice, des Droits des minorités, de la Culture et de l’Éducation doivent disposer de ces informations », a-t-il ajouté.
En marge de la huitième session de la Commission mixte pour le suivi de la mise en œuvre dudit Accord, qui s’est tenue dans la madrassa de Tuzi, le ministère des Droits de l’homme et des minorités a informé qu’il examinerait, avec la Communauté islamique du Monténégro, si des demandes d’ouverture d’écoles religieuses au Monténégro ont été introduites par un autre État ou par une autre communauté religieuse.
Dans l’intervalle, le Médiateur a constitué le dossier et a demandé au gouvernement quel organe est compétent pour trancher cette question, puisque le ministère de l’Éducation a déclaré n’être compétent que pour les écoles ouvertes légalement, comme la madrassa de Tuzi.
Le gouvernement a répondu que le Service d’inspection examinera le travail de ces écoles conjointement avec le ministère de l’Intérieur, qui vérifiera si les étrangers qui travaillent dans des écoles religieuses sont autorisés à rester au Monténégro.
Sources :
– Cafe del Montenegro, "Illegal Koran schools in the North" ; "Investigating work of illegal religious schools" ; "Has another State opened a religious school in Montenegro ?" ; "Religious institutions will be controlled by inspection".
– Gouvernement du Monténégro.