Appartenance religieuse d’après le recensement de 2021 : résultats définitifs

L’Institut national de la statistique a rendu public les résultats définitifs concernant les caractéristiques démographiques ethnoculturelles de la population roumaine issus du recensement de 2021.

Parmi eux se trouvent les statistiques concernant l’appartenance religieuse, classées par situation géographique, origine ethnique, âge, sexe, etc. :
1. Population résidente par religion (Religions, Macro-régions, Régions de développement, Comtés, Municipalités, villes et communes)
2. Population résidente par religion (Sexes, Religions, Groupes d’âge, Lieux de résidence, Comtés)
3. Population résidente par ethnie et religion (Ethnies, Religions, Comtés, Zones de résidence)
4. Population résidente féminine âgée de 11 ans et plus selon l’état civil, la religion et le nombre d’enfants nés vivants (État civil, Religions, Nombre d’enfants nés vivants, Milieux de résidence)
5. Population résidente selon la religion et le niveau d’études de l’établissement d’enseignement (Religions, Sexes, Niveau d’études le plus élevé de l’établissement d’enseignement, Départements, Milieux de résidence)
6. Population résidente selon le statut d’activité actuelle et la religion (Statut d’activité actuelle, Religions, Sexes, Tranches d’âge, Milieux de résidence)
7. Population résidente féminine âgée de 11 ans et plus selon la religion et le nombre d’enfants nés vivants (Groupes d’âge, Religions, Nombre d’enfants nés vivants, Milieux de résidence).

Les données recueillies en 2021 montrent que, par rapport au recensement de 2011, tous les groupes religieux ont perdu des membres à l’exception de l’Église pentecôtiste (augmentation de 40 000 personnes) et de l’Église orthodoxe serbe (augmentation de 3000 personnes). La plus forte diminution numérique concerne l’Église orthodoxe roumaine, environ 2,3 millions de croyants, mais en termes de pourcentage, la diminution n’est que de 1 % par rapport au recensement précédent. En 2021, l’Église orthodoxe roumaine représente 85,5 %.
La diminution générale du nombre de croyants est principalement causée par celle du nombre de la population, par l’émigration et la croissance naturelle négative, à laquelle s’ajoute le phénomène de plus en plus accentué de sécularisation mais aussi de défiance des citoyens à l’égard de l’État. Le nombre d’athées, d’agnostiques, de sans religion et surtout de ceux qui n’ont pas déclaré leur religion a considérablement augmenté.
Près de 2,7 millions de Roumains – environ 14 % de la population totale – n’ont pas déclaré leur appartenance religieuse lors du recensement de la population de 2021. Ce nombre représente plus du double par rapport à 2011. La différence d’environ 1,7 million de personnes dont la religion n’est pas connue est plutôt représentée par les personnes qui n’ont pas donné cette information. Tout aussi alarmantes sont les données non disponibles pour l’ethnicité et la langue maternelle : environ 2,5 millions de Roumains n’ont pas répondu à ces questions. Ce comportement montre la méfiance des citoyens envers les institutions étatiques.
Le nombre élevé de personnes dont l’appartenance religieuse est inconnue a entraîné des diminutions importantes, en chiffres bruts, du nombre de croyants de différentes religions, proportionnellement à leur taille. Ainsi, lors du recensement de 2021, un peu plus de 14 millions de Roumains ont déclaré leur appartenance à la religion orthodoxe, contre plus de 16,3 millions lors du précédent recensement en 2011. Cela représente une baisse de plus de 2,3 millions de personnes.
Mais les données qui montrent une situation potentiellement désastreuse masquent une réalité beaucoup plus nuancée. Sur les 2,7 millions de Roumains qui n’ont pas déclaré leur identité religieuse, 85,5 % sont théoriquement orthodoxes. Ensuite, le nombre de croyants déclarés ne coïncide pas avec celui des croyants pratiquants qui, au cours des 10 dernières années, est censé avoir augmenté en raison de l’intensification de la mission de l’Église, de la construction de nouvelles églises et de la très grande confiance que les Roumains placent dans l’Église, comme cela ressort de la plupart des sondages d’opinion.
Concernant autres groupes religieux, la situation est similaire. Les Églises catholiques romaines et réformées comptent également au moins 100 000 croyants de moins. Les autres groupes religieux, y compris les néo-protestants, ont moins de fidèles selon les données statistiques.
Mais selon les normes statistiques, si pour 14 % de la population l’appartenance religieuse apparaît comme une information non disponible, alors toute prise en compte du nombre de croyants d’une religion donnée qui a augmenté ou diminué est inutile.
Ce qui compte vraiment pour les groupes religieux ce sont les pourcentages. Le pourcentage de croyants de chaque groupe religieux est plus pertinent que les chiffres bruts car l’État finance les groupes religieux en fonction du pourcentage du recensement. Les pourcentages attribués aux groupes religieux sont calculés uniquement par rapport aux personnes ayant déclaré leur religion et non par rapport à la population totale. Par conséquent, si l’Église orthodoxe roumaine a diminué de 1 % par rapport au recensement précédent, elle recevra des fonds avec 1 % de moins du montant total alloué par l’État aux groupes religieux, respectivement 85,5 % contre 86,5 % jusqu’au prochain recensement.

Évolution de l’appartenance religieuse dans les recensements de 2011 et 2021*

* Interprétation personnelle de l’auteur.
** Disponible ici.