eurel     Données sociologiques et juridiques sur la religion en Europe et au-delà

2020

  • Octobre 2020 : L’antisémitisme en Allemagne

L’observatoire Pharos propose un article sur la gestion difficile de l’antisémitisme en Allemagne.

  • Février 2020 : La Cour constitutionnelle fédérale valide l’interdiction du foulard durant les audiences pour les juristes stagiaires

La décision de la Cour constitutionnelle fédérale du 14 janvier 2020, rendue publique le 27 février 2020, a validé l’interdiction du port du foulard durant les audiences pour les juristes stagiaires, estimant qu’une telle prohibition n’était pas contraire à la Loi fondamentale.

La Cour constitutionnelle fédérale avait été saisie par une juriste stagiaire germano-marocaine, qui portait un foulard durant son stage pratique en 2017 en Hesse, un Land où les juristes stagiaires de confession musulmane peuvent porter un foulard dans l’exercice de leurs fonctions, à l’exception de quelques tâches précises pour lesquelles elles sont perçues comme des représentantes de l’État. Au nom du principe de neutralité religieuse, les stagiaires portant un foulard doivent donc s’asseoir sur les bancs réservés au public dans les salles d’audience et ne peuvent diriger une audience ou administrer une preuve. Dans un premier temps, le tribunal administratif de Francfort avait donné raison à la plaignante, mais la décision avait été annulée par la Cour d’appel administrative de Hesse.

La décision des juges de Karlsruhe s’inscrit dans un débat général sur le port du foulard dans les administrations publiques en Allemagne, un pays où le fédéralisme donne lieu à des réglementations et législations variées (autorisation ou interdiction du port du foulard) d’un Land à l’autre. De manière générale, les agents de la fonction publique sont tenus d’avoir le visage découvert dans l’exercice de leurs fonctions outre Rhin, sauf pour des raisons de santé ou de sécurité. Plusieurs Länder interdisent le port de signes religieux pour les juges et les procureurs. Quant aux enseignantes, elles sont autorisées à porter un foulard à l’école depuis la décision de la Cour constitutionnelle fédérale allemande du 27 janvier 2015. À Berlin, la loi de neutralité de 2005, qui interdit le port de tout signe religieux ostensible au sein de la fonction publique, est cependant toujours en vigueur à ce jour.

Pour en savoir plus : Hessenschau, Der Spiegel, Die Zeit.

  • Janvier 2020 : Création d’un centre de formation des imams

Ce jeudi 9 janvier 2020, la DITIB (union turco-islamique des affaires religieuses) inaugure un centre de formation des imams à Dahlem, petite commune de quelques 4200 habitants située en Rhénanie du Nord-Westphalie, une initiative saluée par le ministère de l’Intérieur comme une étape importante dans la mesure où jusqu’à présent les imams des mosquées allemandes venaient pour beaucoup de l’étranger. Soixante-dix étudiants, ayant passé l’équivalent du baccalauréat en Allemagne (Abitur), puis obtenu un bachelor de théologie islamique en Turquie, y sont déjà inscrits pour une formation à l’imamat de deux ans. La Conférence allemande sur l’islam estime qu’il y aurait aujourd’hui près de 2000 imams en Allemagne, la moitié d’entre eux étant formés en Turquie, envoyés en Allemagne pour quelques années et rémunérés par la Turquie (Diyanet). Les responsables politiques allemands demandaient depuis longtemps une indépendance structurelle, financière et politique des imams vis-à-vis de la Turquie, critiquant leur proximité par rapport à Ankara. Des centres de théologie islamique ont été ouverts depuis 2011 dans plusieurs universités allemandes, grâce au soutien financier de l’État, afin de répondre à la question de la formation des professeurs de religion islamique, mais les tentatives de mettre en place des cursus universitaires de formation à l’imamat – notamment à Osnabrück - n’ont à ce jour pas été couronnés de succès.

Pour en savoir plus : Die Welt et Deutschlandfunk.

D 6 novembre 2020    ASylvie Toscer-Angot

CNRS Unistra Dres Gsrl

Suivez nous :
© 2002-2024 eurel - Contact