Pays-Bas
- Août 2017 : Abattage rituel
En 2011, la Chambre des représentants néerlandaise a voté pour la première fois de son histoire en faveur de l’interdiction de la pratique de l’abattage rituel sans étourdissement selon les rites juifs et islamiques. Comment faut-il comprendre ce vote remarquable ? Afin de répondre à cette question, une analyse critique du discours a été réalisée. Trois discours sont discernés dans le débat : "l’abattage rituel sans étourdissement comme une pratique dépassée", "l’abattage rituel comme une forme de torture rituelle" et "l’abattage rituel sans étourdissement comme une pratique religieuse légitime". Le soutien parlementaire croissant dont bénéficient les deux premiers discours mentionnés est lié aux récents changements intervenus dans le paysage politique néerlandais. Dans un contexte plus large, il est lié à un changement dans la conception de soi nationale des Pays-Bas et, lié à cela, à un changement dans la position perçue des minorités religieuses traditionnelles au sein de la société néerlandaise à la suite du 11 septembre et de la "révolte de Fortuyn".
Sipco J. Vellenga (2015), "Ritual Slaughter, Animal Welfare and the Freedom of Religion : A Critical Discourse Analysis of a Fierce Debate in the Dutch Lower House", Journal of Religion in Europe, 8, p. 1-25.
- Octobre 2012 : Projet de réglementation de l’abattage rituel
Le ministre néerlandais de l’Agriculture, Henk Bleker, a signé début octobre 2012 un projet de réglement visant à encadrer l’abattage rituel aux Pays-Bas. Ce décret prévoit que les animaux devront être étourdis 40 secondes après avoir été égorgés et réglemente notamment la taille du couteau utilisé. Ce texte fait suite à plusieurs mois de débats et de tentatives de réglementation et devrait être soumis au Conseil des ministres d’ici la fin de l’année.
En 2011, la chambre basse du Parlement avait adopté à une large majorité une loi présentée par le Parti des droits des animaux (PvdD) qui visait à interdire totalement l’abattage rituel aux Pays-Bas.
Le Sénat a cependant rejeté ce texte fin 2011, arguant que la loi violait le droit à la liberté religieuse. Le gouvernement a cherché alors un compromis entre les différentes parties et un accord préfigurant le décret a été signé en juin 2012 avec les organisations représentant les communautés juive (NIK) et musulmane (CMO) et l’Association des abattoirs et producteurs de viande (VSV).
Pour en savoir plus : voir le texte de l’accord du 5 juin 2012 (Convenant onbedwelmd slachten volgens religieuze riten, en néerlandais)
4 septembre 2017