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2017

  • Octobre 2017 : Décision de la Cour constitutionnelle de Roumanie sur la problématique de la vie familiale

Cette année, le débat public en Roumanie s’est polarisé sur la définition de la famille. La Coalition pour la famille, une association qui lutte pour la famille traditionnelle et contre les mariages homosexuels et les partenariats civils, veut modifier la Constitution en définissant la famille comme l’union entre un homme et une femme et non comme l’union de conjoints, comme la Constitution le prévoit à l’heure actuelle. Dans sa démarche, la Coalition a été soutenue par tous les cultes reconnus en Roumanie pour recueillir plus de 3 millions de signatures, nécessaires pour organiser un référendum constitutionnel. Il ne manque que la fixation d’une date qui a été reportée à plusieurs reprises, toutes les démarches légales pour organiser le référendum ayant été remplies.

Dans ce contexte, la Cour constitutionnelle a admis dans la Décision n° 562/19.09.2017 que la disposition du Code de procédure pénale qui dénie aux personnes qui vivent en couple sans être mariées le droit de refuser d’être auditionnées en tant que témoin a été déclarée inconstitutionnelle : il n’y a aucune différence pertinente du point de vue moral, affectif et du droit à la formation d’une famille, entre les partenaires légalement mariés et ceux impliqués dans une union consensuelle.

La Cour constitutionnelle montre également que, bien que la Constitution ne définisse pas la notion de vie familiale, la Cour européenne des droits de l’homme a retenu dans sa jurisprudence que la notion de vie familiale ne se limite pas aux familles fondées sur le mariage et peut inclure d’autres relations de facto.

Des voix ont argumenté que la décision de la Cour a rendu très difficile de justifier la nécessité d’organiser un référendum pour modifier la définition de la famille. D’autre part, les revendications des partisans du mariage entre personnes de même sexe, qui soutiennent que l’interdiction du mariage de ces couples signifie automatiquement l’interdiction du droit de créer une famille, seraient tout aussi inutiles. Ainsi est esquissée la très forte probabilité d’introduire le partenariat civil, comme solution intermédiaire pour les deux parties.

  • Mai 2017 : Les autorités religieuses turques dévoilent le projet de la grande mosquée qui sera construite à Bucarest

Le site web de la Fondation Diyanet (Turkiye Diyanet Vakfi), qui soutient l’activité du ministère des Cultes turc a publié des images modèles de la mosquée qui serait construite à Bucarest. Selon les plans, le bâtiment aurait une capacité de 1500 personnes, une zone de lavage rituel, une salle de spectacle, une bibliothèque, des cuisines, des fontaines, un centre sportif, chambres d’hébergement, un café et un restaurant.

Les images publiées par Diyanet ont relancé les critiques de la part de certains politiciens roumains, qui dans le passé se sont opposé à ce projet, affirmant que le pays a de fortes valeurs chrétiennes qui doivent être protégées.

Surprenant ou pas, les mêmes esquisses ont également causé l’insatisfaction du Mufti du culte musulman en Roumanie qui, en octobre 2016, annonçait la construction en Roumanie de la plus grande mosquée d’Europe. Le leader spirituel de la communauté musulmane a argué du fait qu’il n’avait pas été consulté par les autorités turques concernant la taille et l’architecture de la future mosquée. Dans sa vision, une mosquée avec un seul minaret serait à privilégier car elle correspondrait davantage aux spécificités de la culture et de la civilisation musulmane en Roumanie. En plus, il a affirmé que le projet serait trop grandiose par rapport aux besoins et la taille de la communauté musulmane à Bucarest. Le Mufti a quand même souligné la nécessité de construire la mosquée parce que, premièrement, c’est un droit constitutionnel de la communauté musulmane roumaine que de demander un lieu du culte adéquat et, deuxièmement, le nombre de mosquées non autorisées à Bucarest serait ainsi réduit.

Selon les autorités turques, la construction commencerait à la fin de 2017 ; l’année 2018 étant le dernier délai pour le début de la construction de la mosquée. En effet, le gouvernement a imposé une période de 3 ans, à partir de 2016, pour le lancement des travaux, sinon l’ensemble du projet sera abandonné par l’État roumain.

Sources : Fondation Diyanet de Turquie, The Romania journal, evz.ro (en roumain).

  • Mai 2017 : Possible visite du pape François en Roumanie en 2018

Dans un communiqué donné au terme de leur assemblée plénière (3-5 mai 2017), à laquelle le nonce apostolique en Roumanie, Mgr Miguel Maury Buendìa, a également participé, les évêques catholiques roumains ont annoncé que le voyage du Pape François en Roumanie, prévu pour 2018, est presque certain. Les évêques catholiques espèrent que ce voyage marquera la béatification de sept évêques gréco-catholiques, tués sous le régime communiste.
Le pape a été invité officiellement en 2016 par la Conférence des évêques catholiques en Roumanie et par le président de la Roumanie, Klaus Iohannis. Sources médias indiquent que l’Eglise orthodoxe roumaine s’est également associée à cette invitation, même si, pour le moment, le Patriarcat roumain n’a pas officiellement confirmé le lancement d’une invitation.
Si ce projet se concrétise, il s’agira de la seconde visite d’un pape en Roumanie, pays majoritairement orthodoxe, après celle de Jean-Paul II en mai 1999.

Source : communiqué de la Conférence des évêques catholiques.

D 30 octobre 2017    AGabriel Birsan

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