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"Nouveaux mouvements religieux" et "religiosité parallèle"

Il existe en Suisse un certain nombre de " nouveaux mouvements religieux " (NMR). Beaucoup revendiquent des racines hindouistes, bouddhistes ou chrétiennes, mais il en existe également qui ont des bases différentes, comme la Scientologie ou les Raëliens. L’importance de ces mouvements est généralement assez modeste, moins de 0,1 % de la population faisant partie de tels groupes. Ce pourcentage contraste fortement avec la grande attention, le plus souvent critique, que leur portent les médias. Il faut dire que tout le monde se souvient de la tragédie de l’Ordre du Temple Solaire (basé en Suisse et au Canada), dont les chefs ont organisé les meurtres et suicides collectifs des membres en 1993. C’est une des raisons pour lesquelles l’opinion publique suisse est très attentive aux faits et gestes des NMR.

Très peu de ces groupes ont été fondés en Suisse, à part "l’Ordre Fiat Lux" fondé en 1980 à Zurich par Uriella (Erika Bertschinger), et le "St. Michaelsvereinigung" fondé à Dozwil (canton de Thurgovie) par Paul Kuhn (qui croyait être la réincarnation de l’apôtre Paul). Le NMR le plus important en Suisse est le mouvement Anthroposophe, fondé par l’Allemand Rudolf Steiner.

Les NMR, qu’ils aient un fond oriental ou occidental, sont en partie entourés et plongés dans un milieu de religiosité parallèle, que les Anglais nomment " cultic milieu ". Les groupes présents en Suisse n’y dérogent pas. Ce milieu réunit dans un même système social des individus possédant des croyances très variées et syncrétistes, comme la réincarnation, le végétalisme, l’écologie ou les énergies psychiques. Il existe pour ces personnes un marché, au sens économique, qui leur offre des produits correspondant à ces croyances (astrologie, méditation orientale, parapsychologie, ovnis, yoga, nouvelles thérapies, etc.). L’offre est très éclectique et la demande très dynamique, car les adeptes évoluant dans ce milieu veulent essayer des produits différents, ils veulent pouvoir zapper d’une thérapie à l’autre, voire d’un gourou à l’autre.
C’est pourquoi, dans ce cas également, il est très difficile de mesurer la taille du "cultic milieu". Dans un récent sondage, 4% des personnes vivant en Suisse se déclaraient proches du "New Age", ce qui est pratiquement synonyme de religiosité parallèle. Ce milieu se rend aujourd’hui assez visible à travers les librairies ésotériques, le nombre croissant de foires s’intéressant à la religiosité parallèle (par exemple la foire ésotérique annuelle de Zurich) et des magazines ésotériques (Recto-Verseau en français et Spuren en allemand).

Source des données :
 Projet FNSRS Nr. 12-52643.97 : Religion et lien social : construction et régulation des mobilisations religieuses. Directeur de projet : Roland J. Campiche ; Sondage représentatif de 1999.
 Campiche, Roland and Dubach, Alfred et al., Croire en Suisse(s). Lausanne : éditions l’Age d’Homme, 1992. Base : sondage représentatif de 1989.
 Recensements de l’Office Fédéral des Statistiques.

D 8 octobre 2012    AJoëlle Sanchez AJörg Stolz

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