Education religieuse non confessionnelle dans les écoles publiques

L’enseignement non confessionnel de la religion est depuis longtemps une matière obligatoire dans le système scolaire public suédois, appelée "Connaissance de la religion". Il s’agit d’un enseignement objectif et neutre sur les différentes religions, les modes de vie et l’éthique.
Le contexte historique remonte à 1842 et à la mise en place d’un système scolaire national obligatoire pour tous les enfants. L’enseignement du christianisme était la matière scolaire dominante et avait pour fonction de préparer à la confirmation. L’un des principaux objectifs était de rendre les enfants capables de lire la Bible et le livre de cantiques. L’Église contrôlait à la fois l’école et l’enseignement par l’intermédiaire du conseil scolaire local, présidé par le pasteur local.

Le lien étroit entre l’école et l’Église a perduré pendant plus d’un siècle, mais s’est progressivement affaibli. Une approche non confessionnelle a été introduite pour la première fois en 1919 dans le cadre d’une discussion générale sur la relation entre la confession luthérienne dominante et les confessions chrétiennes minoritaires. Un nouveau plan d’éducation a remplacé le catéchisme de Luther comme livre d’enseignement, bien que l’éducation soit toujours centrée sur le christianisme. Ce n’est qu’en 1951 que les enseignants n’appartenant pas à l’Église de Suède ont été autorisés à enseigner la matière "Connaissance du christianisme". En 1962, le programme s’est ouvert à l’enseignement d’autres religions et visions de la vie, et il a été déclaré qu’il devait être enseigné de manière objective et non confessionnelle. Le programme de 1969 a changé le nom de la matière en "Connaissance de la religion", qui existe toujours.

L’objectif de la matière scolaire obligatoire "Connaissance de la religion" est de combiner l’apprentissage sur la religion et l’apprentissage à partir de la religion. Elle doit informer sur les différentes religions mais aussi aider les élèves à développer des compétences existentielles. Ces compétences sont censées être développées par la connaissance et la rencontre avec la conception de la vie d’autres personnes, leur religion, leur tradition et leur vision du monde. L’enseignement est basé sur les questions de vie des élèves, tandis que les traditions religieuses sont utilisées comme différentes réponses possibles à ces questions. L’objectif sous-jacent est de promouvoir la tolérance et la compréhension d’autrui et de contribuer ainsi à l’intégration. La salle de classe où sont représentées plusieurs conceptions de la vie et des religions offre un espace de discussion et de réflexion communes sur la religion. Elle permet à l’enfant de façonner sa propre interprétation de la vie au-delà des limites de la tradition familiale.

Pour en savoir plus, voir :
– Enstedt Daniel (2022) Religious Literacy in Non-Confessional Religious Education and Religious Studies in Sweden. Nordidactica : Journal of Humanities and Social Science Education, ISSN 2000-9879, Vol. 12, nr 2022:1, s. 27-48 ;
– Kittelmann Flensner, Karin (2015) Religious Education in Contemporary pluralistic Sweden. Diss. Göteborg : Department of Literature, History of Ideas, and Religion, University of Gothenburg.
– Klintborg, Caroline (2022) Searching for a Renewal of Religious Education Identity – A Swedish Perspective. Discourse and Communication for Sustainable Education, vol. 13, no. 2, pp. 5771, 2022 ;
– Osbeck Christina and Geir Skeie (2015) Religious Education at Schools in Sweden, in Martin Jäggle, Martin Rothgangel and Geir Skeie, Religious Education at Schools in Europe, Part 3 : Northern Europe. V&R elibrary, Unipress.