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Appartenance et démographie religieuses

Une société multi-religieuse

Le recensement en Suisse interroge la population de la manière suivante : "De quelle Église ou de quelle communauté religieuse faites-vous partie ?". Cette formulation est assez révélatrice de (...)

Le recensement en Suisse interroge la population de la manière suivante : "De quelle Église ou de quelle communauté religieuse faites-vous partie ?". Cette formulation est assez révélatrice de la composition multi-religieuse du pays et de la façon dont le point de vue des autorités gouvernementales s’est adapté. Depuis le premier recensement fédéral en 1850, jusqu’en 1900, la distinction se faisait seulement entre les confessions catholique, protestante et israélite, les autres religions ayant été regroupées dans une seule autre catégorie, et le gouvernement partant du principe que chaque personne avait une confession. À partir de 1900, il était possible de distinguer les " autres confessions " ; en 1920, les catholiques-chrétiens et les catholiques romains étaient recensés séparément pour la première fois ; et en 1960, les rubriques "sans appartenance" et "pas d’indication" étaient introduites. C’est à l’occasion du recensement de l’an 2000 qu’ont été introduits pour la première fois des champs préimprimés pour les musulmans et pour les orthodoxes chrétiens.

Nous aimerions toutefois souligner que cette façon de compter reproduit une vision classique de l’appartenance. En effet, d’une part, l’action de mesurer attribue automatiquement tel individu à tel groupe et donc normalise l’appartenance. D’autre part, cela ne permet pas de distinguer les différents membres, ni quelles raisons ils ont d’être dans un groupe ou d’en sortir. On ne voit donc pas de pluralisme interne et l’on privilégie la continuité des groupes religieux traditionnels et reconnus qui se trouvent confortés dans leur identité historique.

La population suisse non-chrétienne est de 20 %, auxquels il faut encore enlever les "sans appartenance religieuse" (11,1 %) ainsi que les non-réponses (4,3 %). Il reste donc environ 5,3 % de la population résidente en Suisse appartenant à une communauté religieuse minoritaire. Nous les présentons plus en détail dans la rubrique Minorités religieuses.

Source des données : recensements de l’Office Fédéral des Statistiques.

D 8 octobre 2012    AJoëlle Sanchez AJörg Stolz

Une évolution récente

À travers l’analyse des chiffres donnés par les recensements de ces dernières décennies, nous pouvons constater que les communautés réformée évangélique et catholique-chrétienne ont beaucoup (...)

À travers l’analyse des chiffres donnés par les recensements de ces dernières décennies, nous pouvons constater que les communautés réformée évangélique et catholique-chrétienne ont beaucoup vieilli (par exemple pour l’Église réformée évangélique : 60 ans et plus = 26,2 % / 40-60 ans = 28 %), tandis que les Églises évangéliques libres et les autres communautés protestantes comptent plus de jeunes et de familles (60 ans et plus = max. 18,2 %). Quant à l’Église catholique romaine, bien qu’elle ait bénéficié de la jeunesse et du fort taux de natalité de l’immigration du Sud, elle se retrouve également dans le schéma d’une structure démographique vieillissante (60 ans et plus = 20,2 % / 40-60 ans = 27,4 %), car les générations d’enfants ne sont pas assez nombreuses. Nous pouvons également remarquer que les "nouveaux mouvements religieux" ont un potentiel de croissance beaucoup plus élevé. D’une part, parce que les adhérents comptent une majorité de personnes jeunes (60 et plus = max. 4,6 %) et d’autre part, car la relève des enfants est aussi nombreuse que les adultes. Soulignons également que l’on compte beaucoup plus de personnes de nationalités étrangères parmi les adhérents de ces mouvements que de Suisses. Ce qui nous prouve une fois de plus l’importance des différents flux de migrations en tant que facteur social et culturel influençant les croyances religieuses. Enfin, en ce qui concerne les personnes sans appartenance religieuse (11,1 %), notons encore qu’il s’agit en majorité d’hommes, entre 30 et 50 ans, au sommet de leur activité professionnelle et sociale.

Source des données : recensements de l’Office Fédéral des Statistiques.

D 8 octobre 2012    AJoëlle Sanchez AJörg Stolz

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