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Parcours historique

Quatre grandes périodes...

Le développement des relations Eglise-Etat en Italie est marqué par quatre grandes périodes.
La première période précédant l’Unité de 1860 se caractérise par des systèmes différenciés pour (...)

Le développement des relations Eglise-Etat en Italie est marqué par quatre grandes périodes.

La première période précédant l’Unité de 1860 se caractérise par des systèmes différenciés pour chaque Etat de la péninsule (différences marquées par un confessionnalisme catholique plus ou moins poussé). L’Eglise catholique jouait un rôle politique considérable et jouissait d’un statut juridique privilégié. Dès le huitième siècle, le Saint-Siège gouvernait aussi directement sur les Etats pontificaux, couvrant une partie considérable du territoire.

La deuxième période s’ouvre par l’Unification italienne (1860) suite au mouvement du Risorgimento, à la défaite politique et militaire des Etats pontificaux et à l’annexion de leurs territoires (dont Rome en 1870, d’où le terme de "questione romana") sanctionnée par la volonté populaire. Il s’ensuit un conflit permanent avec la papauté et un développement politique national bloqué par l’ "opposition catholique". La gestion des relations Eglise-Etat se caractérise par le confessionnalisme (par l’adoption italienne du Statuto albertino de 1848 garantissant que la religion catholique est la religion de l’Etat) tempéré par une législation libérale d’inspiration séparatiste prévoyant d’amples garanties en faveur du gouvernement central de l’Eglise à Rome et de l’Eglise catholique italienne elle-même (legge delle guarentigie, 1871), mais aussi, entre autre, l’introduction du mariage civil (code civil, 1865) et une lourde ingérence sur les entités et les biens ecclésiastiques relative au financement des nouvelles compétences publiques (leggi eversive, 1866 et 1867). Le statut des autres religions s’améliore considérablement suite, entre autre, à l’interdiction de toute discrimination religieuse dans la vie publique.

La troisième période coïncide avec le fascisme (1922-1943) et se caractérise par un confessionnalisme catholique très marqué. Précédés par des mesures étatiques unilatérales favorisant l’Eglise catholique (enseignement de la religion catholique dans l’école publique ; obligation d’afficher le crucifix dans les lieux publics), grâce à Mussolini, "homme de la providence" (selon la définition de Pie XI), les Pactes du Latran (1929) sanctionnent la conciliation entre le Royaume d’Italie et le Saint-Siège. Le Traité institue l’Etat de la Cité du Vatican et prévoit des garanties personnelles, territoriales et juridictionnelles (le Saint-Siège reconnaissant l’Etat italien unitaire suite à la solution de la questione romana) ; le Concordat prévoit des privilèges pour l’Eglise catholique et notamment la limitation de la souveraineté étatique en matière de mariage (introduction du mariage concordataire), l’enseignement confessionnel dans l’école publique, d’amples protections des ministres du culte catholique (dont la rémunération du clergé déjà introduite par les gouvernements libéraux) et des avantages juridiques et économiques pour les entités ecclésiastiques. Toutefois, dès 1934, des conflits éclatent entre l’Etat fasciste et l’Eglise catholique (notamment sur l’autonomie de l’Action catholique) et les rapports deviennent tendus. Les autres religions "tolérées" (loi de 1929) souffrent de l’attitude persécutrice des autorités publiques. En 1938 les lois raciales anti-juives sont adoptées.

La quatrième période va du referendum populaire en faveur de la République (1946) et de la promulgation de la Constitution républicaine (1947, en vigueur à partir de 1948) à nos jours (voir la rubrique statut juridique des religions).

D 26 septembre 2012    AMarco Ventura

Évolution récente des relations État-religion

D 15 février 2021   

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