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Le judaïsme

La présence juive en France est une réalité très ancienne ; elle a été, sinon antérieure, du moins contemporaine aux débuts de l’ère chrétienne. Augmentée de l’arrivée d’immigrants juifs venus d’Europe centrale et orientale dans l’avant-guerre, puis de celle des juifs d’Afrique du Nord dans les années 1950-1960, la communauté juive est aujourd’hui estimée entre 500 000 et 600 000 personnes, majoritairement sépharade (judaïsme originaire d’Afrique du Nord).
Ce judaïsme présente cependant aujourd’hui un visage très diversifié, allant des "juifs de Kippour" qui fréquentent la synagogue une fois l’an, pour la fête essentielle du jour du grand Pardon, aux juifs du mouvement libéral qui cherchent à allier fidélité à la tradition et souplesse dans la pratique. On trouve aussi le mouvement ultra orthodoxe des Loubavitch, issu au XVIIIe siècle en Europe de l’Est du hassidisme et alliant mysticisme, rigorisme et activisme social : il compte actuellement plusieurs dizaines de centres dans la région parisienne mais restent minoritaires, comme les "libéraux" dont le nombre est également en hausse relative.
Le Conseil Représentatif des Institutions Juives en France (CRIF) est le porte-parole de la communauté juive de France auprès des pouvoirs publics. Le Consistoire de Paris, fondé par le décret napoléonien du 11 décembre 1808, est l’une des plus anciennes institutions du judaïsme en France. Enfin, le Fonds Social Juif Unifié (FSJU), association de type loi de 1901, rassemble une grande partie du milieu associatif lié au judaïsme.
Une Enquête auprès des juifs de France (Ifop, septembre 2015), fournit quelques traits caractéristiques du judaïsme en France. Les juifs de France disent pour 41 % être d’origine séfarade, 26 % ashkenaze, 14 % les deux. 19 % d’entre eux ne se reconnaissent pas dans ces appellations, ou ne souhaitent pas se prononcer.
Il s’agit dans l’ensemble d’un groupe peu pratiquant : 42 % disent ne pas pratiquer du tout, 22 % être peu pratiquant. Ils sont 26 % à se dire assez pratiquant, et 10 % très pratiquant. Cependant, comme pour les autres groupes religieux, la pratique est assez forte chez les jeunes : le taux de non pratiquants s’élève à 82 % chez les plus de 65 ans ; en revanche, le taux de ceux qui se disent pratiquant s’élève à 36 % dans l’ensemble, mais 53 % pour les moins de 35 ans. 24 % des hommes portent la kippa régulièrement ou systématiquement (mais 41 % des moins de 35 ans), 41 % ne la portent jamais (68 % des 65 ans et plus). Yom kippour est la fête la plus suivie, surtout pour les séfarades, pourim et soukkot sont les deux fêtes les moins suivies.

Pour plus d’information :
 AZRIA Régine, Le judaïsme, Paris, La Découverte, 1996.
 BENBASSA Esther, Histoire des Juifs de France (Histoires), Paris, Seuil, 2000.
 COHEN Erik H., The Jews of France at the Turn of the Third Millenium. A Sociological and Cultural Analysis, The Rappaport Center for Assimilation Research and Strengthening Jewish Vitality Bar Ilan University - Faculty of Jewish Studies, 2009.
 MALKA Salomon et Victor, Le grand désarroi. Enquête sur les juifs de France. Paris, Albin Michel, 2016.

D 13 janvier 2016    AAnne-Laure Zwilling

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