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L’enseignement de la religion dans les écoles publiques

Son principe est affirmé dans la Constitution, dans les textes scolaires, et également régi par les accords et accords de coopération. Plusieurs points sont à souligner.
D’une part, l’insertion du texte concerné dans la Constitution est le fait du PSOE et marque la reconnaissance d’une conception de la liberté religieuse libérale et pacificatrice.
Les différentes religions pouvant être enseignées à l’école sont, bien sûr, la religion catholique, et les trois grandes religions minoritaires. Nous nous trouvons, en quelque sorte, dans une sorte de système de cultes reconnus mais, avec l’implantation plus ancienne du catholicisme, le caractère récent des convenios et leurs difficultés d’application, pour le moment cette mesure bénéficie surtout à l’Eglise catholique.
Le statut de cet enseignement a changé récemment, avec l’adoption de la Ley de Calidad de la Educación du 23 décembre 2002. Auparavant, il s’agissait d’un enseignement non obligatoire, ce qui est énoncé par les lois de 1980 et 1985, qui réaffirment le droit de chacun à le recevoir et la garantie de ce droit par l’Etat.
La Ley de Calidad a vu la création d’une matière obligatoire, du primaire au baccalauréat, nommée "Société, Culture et Religion". Elle comprend deux versions, toutes deux faisant l’objet d’une notation : une, de caractère confessionnel, en accord avec la confession choisie par les parents ou élèves selon les obligations souscrites par l’Etat ; l’autre, de caractère non confessionnel.
L’enseignement confessionnel de la religion se conformera à ce qui a été établi dans l’Accord sur l’enseignement et les affaires culturelles (1979) souscrit entre le Saint-Siège et l’Etat pour ce qui est de la religion catholique, et à ce qui est disposé dans les autres accords souscrits, ou qui pourraient l’être avec les autres confessions religieuses.
Le gouvernement fixera les enseignements communs correspondant à l’option non confessionnelle. La détermination du cursus de l’option confessionnelle, des livres et matériels employés, relève de la compétence des autorités religieuses compétentes.
Qu’en est-il des professeurs d’enseignement confessionnel ? Les professeurs de religion catholique sont désignés par l’autorité académique parmi une liste proposée par l’épiscopat. Aucun enseignant ne sera tenu de dispenser cet enseignement, mais dans les niveaux maternel, primaire et basique, on donnera la préférence aux enseignants en place qui le désirent. Les professeurs feront partie, dans tous les cas, du corps des enseignants des centres concernés.
Pour les trois religions minoritaires, le contenu des accords, similaire, est moins précis. Il précise que les professeurs seront choisis par les Églises concernées, sans préciser leur statut.
Voilà ce qu’il en est des principes et textes concernant la liberté d’enseignement, les relations religions-école dans cette Espagne nouvellement démocratique. Dans les faits, il est évident que les choses sont un peu plus compliquées, et subsistent, concrètement, pour les membres des confessions minoritaires en particulier, de nombreux obstacles à l’accession à l’intégralité des droits de la citoyenneté moderne en matière d’enseignement, obstacles dont l’intensité est souvent liée à la conjoncture politique.

D 13 septembre 2012    AClaude Proeschel

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