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Quelques tentatives de libéralisation, une évolution limitée

Jusqu’en 1931 et à l’instauration de la IIe République, les relations religion-société et Eglises-Etat connaissent peu d’évolution, y compris au XIXe siècle contrairement à la plupart des pays occidentaux. Ce siècle est, selon l’analyse particulièrement pertinente de Guy Hermet, « un non-lieu historique. Il est ... le théâtre d’un simulacre ou d’un essai manqué, où transparaissent la lettre mais non l’esprit ou les conditions des changements qui s’opèrent partout ailleurs en Europe. » Ceci est particulièrement vrai en matière de liberté religieuse.
Sur le plan constitutionnel, une tentative voit le jour : la Constitution de 1869, première à instaurer en Espagne la liberté des cultes, mais dont la postérité est brève. En outre, elle ne retire pas au catholicisme son statut de religion d’Etat. Elle permettra néanmoins au protestantisme de se rétablir dans la Péninsule, même si c’est de manière limitée, et cette fois-ci durablement. C’est ce que l’on appelle la IIe Réforme.
Au niveau social, les mentalités évoluent très lentement. On peut néanmoins signaler, fin XIXe et début XXe, quelques tentatives en directions des Sefardis, descendants des juifs expulsés. Si quelques mouvements s’étaient fait jour auparavant, ils n’avaient pu aboutir, l’état politique et de la pensée au sein de la population ne le permettant pas. Quelques personnalités vont s’exprimer pour demander le retour à la nationalité ou au territoire des Séfardis, par exemple devant la montée des menaces antisémites en Europe de l’Est.
Parmi les intellectuels, des voix s’élèvent également, telle celle d’Ángel Pulido, sénateur libéral qui va marquer les générations postérieures. Il se base sur différents types d’arguments ; richesse économique face au déclin de l’Espagne, intermédiaires vis-à-vis de pays étrangers, mais aussi grandeur politique du pays.
Enfin, dernier point marquant concernant cette période, la nationalité espagnole est concédée par Primo de Rivera aux quelques milliers de juifs de Salonique et d’Alexandrie, après la fin des traités de capitulation avec la Turquie.
Sa politique est à souligner car elle est représentative de l’attitude de l’Espagne en ce domaine jusqu’au milieu des années 1950, à savoir favoriser le retour à la nationalité espagnole mais s’opposer si possible à la venue des individus.
Pourtant, malgré ces réticences, on assiste, en cette fin du XIXe et début du XXe siècles, à un faible mouvement d’immigration. Et, si l’Espagne est toujours divisée sur l’idée de liberté religieuse, plusieurs communautés commencent à apparaître, comme celle de Séville.

Voir : L’instauration de la liberté religieuse en Espagne en 1869.

D 13 septembre 2012    AClaude Proeschel

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