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Hindouisme

Environ 0,4 % des gens vivant en Suisse se déclarent hindous. Parmi eux, 81,8 % viennent du Sri Lanka (Tamouls), 7,6 % d’Inde et 7,5 % sont Suisses. Plusieurs facteurs sont à l’origine du développement de l’hindouisme en Suisse, un phénomène relativement récent. Tout d’abord, certains gourous hindous - des maîtres comme, par exemple, Vivekananda - ont commencé dans les années 50 à constituer des petits groupes d’adhérents à leurs doctrines, souvent de nationalité suisse. La majorité de ces groupes est arrivée en Suisse dans les années 70 et le mouvement continue de nos jours - avec des noms importants, comme Yogananda, Sivananda ou Sai Baba.
Cette sensibilisation de la population suisse aux théories hindouistes n’est certainement pas étrangère au fait que la technique du yoga connaisse dans notre pays un succès important depuis plusieurs décennies. Il est intéressant de souligner que la plupart des personnes pratiquant le yoga ne sont jamais entrées dans le détail de ses origines religieuses. Il existe aujourd’hui beaucoup d’écoles professionnelles de yoga - la première école suisse de yoga a été ouverte en 1948 - et de groupes le pratiquant. En outre, les années 1990 ont vu arriver une importante immigration de Tamouls, principalement comme demandeurs d’asile.

Alors que la plupart des Tamouls se décrivent eux-mêmes comme des hindous, le lien d’appartenance n’est pas aussi clair lorsque l’on parle des disciples des gourous hindous, et même encore moins lorsqu’il s’agit de personnes suivant des cours de yoga. C’est pourquoi il est difficile pour les observateurs d’estimer et de définir les frontières de l’hindouisme.
La tolérance de la société suisse vis-à-vis des mouvements hindouistes varie selon le genre des groupes. D’un côté, les immigrants Tamouls sont relativement bien respectés dans la population suisse (soulignons que la plupart des gens ne font pas le lien avec l’affiliation religieuse) et le yoga est généralement considéré comme une technique corporelle bonne pour la santé. Mais d’un autre côté, la population suisse étant très critique envers les "gourous" et les "sectes", beaucoup de préjugés et d’amalgames ont cours et causent des problèmes avec les mouvements. Par exemple dans le cas du "Divine Light Zentrum" (fondé en 1966) à Winterthur : Swami Omkarananda et ses adeptes étant en conflit avec leurs voisins, les choses ont dégénéré et sont montées en violence, provoquant l’emprisonnement du leader religieux et de quelques uns de ses adeptes.

D 8 octobre 2012    AJoëlle Sanchez AJörg Stolz

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